Coût des cigarettes et de l’alcool pour l’Etat dépasse largement les recettes fiscales
Découvrez comment l'addiction aux cigarettes et à l'alcool draine plus d'argent des caisses de l'Etat qu'elle n'en rapporte en recettes fiscales !
Les drogues légales : un coût supérieur aux recettes fiscales
Contrairement à une idée reçue, le tabac et l’alcool ne généreraient pas de bénéfices pour l’État. Selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le coût de ces drogues légales pour les finances publiques serait bien supérieur aux recettes fiscales. Cette affirmation contredit l’opinion courante selon laquelle ces substances seraient « profitables » pour l’État.
Le « coût social » des drogues licites et illicites
L’étude de l’OFDT met en lumière le « coût social » des drogues licites et illicites. En 2019, le tabac a causé 73 189 décès, l’alcool 41 080 et les drogues illégales 1 230. Ce « coût social » s’élevait à 156 milliards d’euros pour le tabac, 102 milliards pour l’alcool et 7,7 milliards d’euros pour les drogues illicites, selon Pierre Kopp, auteur de l’étude et professeur d’économie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Évaluation du coût social
Ce coût comprend plusieurs facteurs : la valeur économique des vies humaines perdues, la perte de qualité de vie des malades atteints de cancer liés à ces drogues et les pertes de production pour les entreprises. Il prend également en compte le coût pour les finances publiques, notamment les dépenses de prévention, de répression et de soins. Les économies sur les retraites non versées aux personnes décédées prématurément et les recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac sont déduites de ce coût social.
Recettes fiscales versus coût des traitements
Pour l’État, les recettes de taxation de l’alcool et du tabac, sont bien inférieures au coût des traitements des maladies dues à ces deux drogues. L’OFDT précise que les recettes de taxation de l’alcool et du tabac, respectivement de 4 milliards d’euros et 13 milliards d’euros, sont inférieures au coût des traitements des maladies dues à ces deux drogues, estimé à 7,8 et 16,5 milliards d’euros.
En comptabilisant également les économies de retraite, Pierre Kopp calcule que « le déficit public engendré par l’alcool et le tabac est respectivement de 3,3 milliards et de 1,7 milliard, et de 2 milliards d’euros pour les drogues illicites ». En conséquence, « L’idée que les drogues comme le tabac et l’alcool apporteraient des bénéfices à l’État est donc totalement infondée », a-t-il souligné auprès de l’AFP. « Les drogues appauvrissent la collectivité », a-t-il insisté.
L’étude de l’OFDT montre également une baisse du nombre de décès causés par l’alcool, le tabac et les drogues illicites de -16%, -7% et -23% respectivement entre 2010 et 2019. Selon l’OFDT, cela démontre l’efficacité des politiques publiques pour réduire la consommation de tabac, améliorer la prise en charge des usagers de drogues illicites et sensibiliser, bien que modestement, sur les dangers de l’alcool.